Historique

 La société de Bienfaisance

 

A l’emplacement du couvent des Carmes, 142 cours Victor-Hugo, entre la rue Sainte-Catherine et la rue Honoré-Tessier, à 100 mètres de la Synagogue, une maison d’époque Restauration abrite la plus vieille société de Bienfaisance de Bordeaux.

Si sa fondation officielle remonte au 10 messidor de l’an XIII (29 juin 1803), son existence est attestée dès 1790 sous le nom de Gemilout hassadim qui délibère le 18 février alors que simultanément se dissous la structure cultuelle : « … l’Assemblée des anciens s’est occupée immédiatement de la formation d’une association de Bienfaisance. ». Son origine se confond avec la présence du judaïsme à Bordeaux. Cette association de secours israélite est considérée aujourd’hui comme l’une des plus anciennes institutions bordelaises.

En 1719, ses ressources furent fixées sur la base d’une taxe sur les vins cachers de 5 livres par tonneau, en 1722 d’une taxe de 0.50 de la valeur des marchandises reçues ou achetées par les membres de la Communauté.

En 1735, 80 familles bénéficiaient des secours de l’association philanthropique.

Ses premiers statuts datent du X messidor an XI (29 juin 1803), 160 chefs de famille y cotisaient.

Son but qui était de  « secourir et  moraliser les pauvres du culte israélite et de la banlieue » formalise une tradition d’assistance ancrée dans la tradition juive depuis la naissance du judaïsme. Chacun devant accomplir des « mitsvot » ordres divins dont celui de rétablir la justice par des dons qui doivent être de dix pour cent de ses revenus ce qui s’appelle la « tsedaka ». Cette action est donc codifiée depuis plus de trois mille ans... Comme le dit le sage : « Prête devant témoin, donne sans témoin » et « Que celui qui reçoit ne sache pas qui donne ».

Cette aide aux démunis concernait surtout  l’éducation, le bain rituel gratuit, l’aumône et  la hevra kadicha, c’est à dire la toilette des morts avant les funérailles.

Son premier président, l’armateur Salomon Lopès-Dubec (1743-1835), fut élu président du Consistoire israélite de Bordeaux en 1809. Marcelle Ohayon actuellement la dernière d’une longue et honorable lignée de Présidents poursuit l’œuvre efficace, discrète que n’altère pas l’âge.

Les statuts déposés le 8 avril 1905, en font aussi une des premières associations bordelaises plus que centenaire !

Le 24 juillet 1906, le Président de la République Armand Fallières et Georges Clémenceau,  Ministre de l’Intérieur, signent le document la déclarant d’utilité publique. 

 

Aujourd’hui les activités de cette vieille, discrète et efficace association se sont élargies au delà de la seule communauté juive et au-delà de Bordeaux dans l’aide aux personnes âgées et aux familles nécessiteuses de plus en plus nombreuses, mais aussi à l’attribution de bourses aux étudiants, aides à la scolarisation d’enfants, colis pour détenus, banque alimentaire… quelle que soit la confession religieuse du demandeur. Ses activités vont en s’amplifiant, il s’agit hélas du reflet de l’aggravation de la situation sociale de bien des familles et notre communauté n’est nullement épargnée qu’il s’agisse de problèmes de précarité, d’isolement, de logement, de détresse psychologique, de chômage, de demande d’asile, de surendettement, … plus de 130 familles bénéficient de ses actions.

Tout en conservant sa totale autonomie, mais en sa qualité de bénéficiaire d’une subvention de la part du F.S.J.U., La Bienfaisance adhère pleinement aux programmes et projets d’utilité communautaire de cette institution.

La Bienfaisance, soutenue par la Fondation Vaisan, fait partie du Clarté, collectif d’associations caritatives de Bordeaux

 

® P.P. & R.Z.